Evaluation des impacts écologiques et socio-économiques de la forêt communautaire de Sitaniaoulé (Tambacounda, Sénégal)
Abstract
La dégradation du couvert végétal et la demande croissante en bois sous diverses formes
constituent une préoccupation majeure au Sénégal. Dans un contexte de gestion participative
des forêts, la forêt communautaire de Sitaniaoulé a été aménagée en 2007 afin d’assurer une
exploitation durable des ressources. Cette étude vise à contribuer à une meilleur gestion et
exploitation durable la forêt communautaire de Sitaniaoulé. Pour cela, un inventaire floristique
a été réalisé dans 27 placettes circulaires à taille variables, et des guides d’entretiens ainsi que
des questionnaires ont été administrés à 45 producteurs locaux. Les résultats montrent que la
forêt abrite 31 espèces réparties en 25 genres et 13 familles, avec une prédominance de
Combretum glutinosum (38%). La structure du peuplement est marquée par une forte
représentation des individus dans les petites classes de diamètre (70 %) et une raréfaction des
grands arbres, suggérant un impact important de l’exploitation forestière. L’indice de diversité
de Shannon est relativement plus élevée (3,42) dans les parcelles en cours d’exploitation,
indiquant une ressource est abondante avec des temps de rotation longue. En ce qui concerne
le potentiel ligneux, un volume de 1 187 232,075 m3 de bois soit 66,64 m3/ha est disponible
dans la forêt selon les résultats de l’inventaire. Cependant le volume d’exploitabilité a eu une
diminution en passant de 50109 en 2007 à 30624 en 2024. Sur le plan socio-économique, la
gestion participative a permis un taux de participation élevé (80 %), générant des revenus
significatifs pour les producteurs (plus de 500 000 FCFA par an), et la collectivité locale
(bénéficie de 2 000 000 FCFA de ristournes). Toutefois, la diminution du volume de bois
exploitable, passant de 50 109 m³ en 2007 à 30624m³ en 2024, remet en question la durabilité
du modèle actuel de gestion. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour renforcer la
régénération naturelle et la gouvernance forestière.