Dynamique spatio-temporelle et recomposition des petites villes littorales : le cas de la ville secondaire de Kafountine en Basse-Casamance

Abstract

La commune de Kafountine a connu d’importantes mutations spatiales ces dernières décennies sur l’axe Kafountine-Dianah-Abéné. L’objectif général de ce travail de recherche vise à comprendre la dynamique spatio-temporelle de la ville secondaire de Kafountine et ses impacts socio-économiques et environnementaux entre 1968 à 2022. Une méthodologie articulée autour de la collecte et du traitement des données pluviométriques, géospatiales et celles issues des enquêtes socioéconomiques a été adoptée. A partir des données géospatiales, une cartographie de l’évolution des unités paysagères est effectuée. Il ressort de cette opération, une cartographie diachronique de l’occupation des sols dans la zone d’étude de 1968 à 2022 qui montre une urbanisation de Kafountine à partir du noyau du village du même nom vers les village de Dianah et Abéné, une augmentation considérable des vergers à côté de la ville secondaire et une forte régression de la végétation. Ce faisant, le bâti et les vergers d’agrumes ont connu une forte croissance et passent respectivement de 63,92ha à 531,44ha et de 8,89ha à 1513,16ha. Au même moment, la végétation a connu une régression, elle passe de 6156,31ha en 1968 à 3804,16ha en 2021 soit une baisse de 38% de sa superficie. Ces transformations s’explique par la position géographique de la commune, la crise climatique des années 1970-1980 et le développement des activités socio-économiques (pêche, tourisme et arboriculture). Ces facteurs ont entrainé un développement des activités de commerce, de transport en milieu jadis rural, l’émergence de nouvelles formes de vie et une dégradation du cadre de vie (pollution, insalubrités et assainissement) mais aussi une forte pression foncière. Des acteurs, à la fois communautaires et étatiques, s’activent dans l’accompagnement du processus de recomposition et de développement en cours. A cet effet les stratégies adoptées, restent mitigés au vu de l’évolution démographique, des risques environnementaux et l’absence de document de planification spatiale qui permettrait une maîtrise de l’étalement spatial. La durabilité de la ville devient une question préoccupante au vu de sa position littorale et son déficit en infrastructure structurant qui pourrait accompagner le processus en cours. La planification spatiale et l’assainissement devient de plus en plus en plus des questions cruciales des villes secondaires pour un développement durable et méritent d’être étudié.